Crédit photo : ENSOA
Jeudi 8 septembre 2022, la ville de Saint-Maixent-l’Ecole célébrait le 78e anniversaire de sa libération.
A cette occasion, une cérémonie a été organisée en présence du Général Alain DIDIER, nouveau Commandant de l’Ecole Nationale des Sous-Officiers, de Monsieur le Sénateur MOUILLER, de Monsieur Jean-Luc Drapeau, représentant de Madame la Députée et de Madame Pelaud, Conseillère Départementale de Saint-Maixent-l’Ecole.
- Dès 17h00, les autorités civiles et militaires, les invités et le public se sont retrouvés devant la plaque des Martyrs où des évocations historiques sur la Résistance ont été proposées par le Musée du Sous-Officier d’Active de Saint-Maixent-l’École. La ville tient à remercier très chaleureusement le Musée pour cette intervention.
- Dans un second temps, l’assistance s’est dirigée en cortège vers le Monument aux Morts, Parvis du Souvenir Français où la cérémonie s’est conclue par une prise de parole de Monsieur le Maire puis par le dépôt de gerbes.
Retrouvez ci-dessous le discours prononcé par M. le Maire
Le 8 septembre 1944, les derniers allemands quittent la ville. La foule se rassemble aux abords de la Porte Chalon pour observer le départ des allemands comme elle l’avait fait en juin 40 au moment de leur arrivée. Depuis le débarquement en Normandie trois mois plus tôt, l’espoir d’une libération devient réalité après Niort puis Poitiers, Saint-Maixent-l’Ecole allait pouvoir vivre sans la présence de l’armée allemande. Si la joie est indéniable, elle n’est cependant pas complète.
Dans les rues de notre ville, des noms manquent à l’appel. Paul, Marcel, Louis, Jean, Charles, Henri et d’autres encore. Ils sont d’âges différents, ils sont d’origines différentes mais tous se sont rassemblés autour d’une même cause, la Résistance. Tous ont eu la force de refuser la capitulation, tous ont eu le courage de combattre pour rester libres, tous se sont révoltés contre l’asservissement.
Ce 8 septembre 1944 est donc avant tout le moment d’un premier bilan. On pense à ceux qui ont payé de leur vie cet engagement, à ceux qui luttent encore pour la survie dans les camps, à ceux qui ne sont pas encore revenus d’Allemagne…
Bien plus que les anecdotes qui ont pu émailler la libération de Saint-Maixent-l’Ecole, cette journée va devenir l’occasion de se souvenir de l’action de ceux qui ont rendu possible la libération, de ceux qui étaient nés et avaient vécu à Saint-Maixent, de ceux des villages alentours, de ceux plus éloignés encore dans toutes les régions de notre pays ou même à l’étranger. Bref de ceux qui se sont battus contre l’idéologie nazie pour une France où les mots de Liberté, d’Egalité et de Fraternité résonnent si fort.
La France de 1945 l’a bien compris. Un an plus tard, à Saint-Maixent-l’Ecole comme dans de nombreuses villes, le 8 septembre 1945 est l’occasion de donner une nouvelle dimension à cette commémoration en rendant hommage aux martyrs. Henri, Charles et Jean fusillés. Joseph et Jean morts en déportation. Marcel mort en déportation et disparu. Marthe morte en déportation. Tous morts pour leurs idées, leur religion et leurs engagements. Beaucoup d’entre nous n’avons pas connu ces hommes et ces femmes. Pourtant, nous ressentons chaque année le besoin de nous souvenir d’eux, de dire qui ils étaient et pourquoi ils sont morts. C’est aussi par ce moyen que nous – comme les générations qui nous ont précédées et, nous l’espérons, les générations qui nous suivent – serons en mesure de nous rappeler que la liberté se construit chaque jour, que la tolérance entre les peuples est fragile et que la démocratie est un bien précieux.
Depuis 78 ans, le 8 septembre est l’occasion de se réunir à Saint-Maixent-l’Ecole pour souligner l’action de ces hommes et de ces femmes qui, aux heures les plus sombres, ont refusé de céder face à la barbarie. Rien ne serait pire que le silence et l’oubli.
Nous avons fait le choix aujourd’hui en collaboration avec le Musée Militaire d’évoquer en première partie de cette cérémonie la Résistance et d’en rappeler les actes de bravoures et ses valeurs. Le retour de la guerre aux portes de l’Europe avec la guerre en Ukraine en février dernier nous rappelle que la paix ne doit jamais être considérée comme un acquis. Commémorer la Libération de la ville, c’est aussi se rappeler que la préservation de cette paix est notre tâche permanente.